L’école du Futur n’aura absolument rien à voir avec l’école traditionnelle, et notamment dans la liste « pas de » :
Pourquoi y aurait-il une frontière entre école et maison, des choses qui sont du domaine de l’école et d’autres du domaine exclusif de la cellule familiale ? Pourquoi mettre cette barrière ? La vie n’est-elle pas un flow continue où tout s’entremêle et où l’on passe sans arrêt d’une dimension à une autre ? Ne faut-il pas au contraire que les mondes de l’enfant se renforcent mutuellement pour former un tout fort et cohérent ? Il y a tant de domaine où l’école estime ne pas avoir à s’immiscer. Proposons, avec un peu de recul, un patchwork, établi au hasard des idées, de thèmes que l’on aurait bien aimé avoir creusés dès le plus jeune âge. Ce que l’on aurait bien aimer avoir appris à l’école et que l’on a pas appris. Des détails qui changent une vie. Des thèmes importants ou même fondamentaux pour lesquels la cellule familiale était impuissante, incompétente voire dangereuse.
C’est la rentrée, les élèves se retrouvent sur l’emplacement de leur future école. L’emplacement est vide car les structures ne sont pas encore montées. Les groupes de travail sont constitués. Tous les paramètres sont discutés et les plans sont finalisés. C’est la deuxième semaine, les élèves participent au montage de leur école et des annexes, il s’agit principalement d’encastrer des bois prédécoupés et d’installer des toiles. Le clou, c’est qu’il n’y en a pas, plus que de boulons !!
En parallèle est discutée la gouvernance de l’école, règles, charte éthique, règles de groupe, mode de direction, pouvoir, contre-pouvoirs, modes d’élection, liens avec l’environnement (entreprises, parents, pouvoir-publics…) et aussi les responsabilités à pourvoir, …
Il faut aussi parler argent et gérer le budget. L’école est montée : crémaillère et grande fête organisée. Première réalisation, premier grand débrief de l’année en petits groupes et grand groupe. Les élèves ont déjà tellement expérimenté en 3 semaines qui sont passées à toute vitesse : gestion de projets, organisation, gouvernance, gestion du groupe, dynamique des équipes, construction, écologie, restauration, budget, politique, grosse tête, nutrition, art-déco, apprendre à se poser des questions, découverte des autres et de soi …
Bon, après tout ce boulot, il s’agit maintenant de … se mettre au travail !!
Les passions sont passionnément discutées, les groupes constitués (il n’y a pas de notion d’âge) par matière-passion. Le cursus scolaire obligatoire (math, philo, langues, histoire géo,) est totalement intégré. Les ressources matérielles et humaines nécessaires sont allouées. Bon coté budget il y a des trucs à revoir, et aussi sur l’architecture. Mais comme l’école se démonte ça ne pose pas de problème.
Bon ça y est, tout est prêt. Le cadre est posé. Tout le monde est « trop » motivé à démarrer. On en peut plus d’attendre. Et puis en plus, tout le monde connaît déjà tout le monde; « trop bien ». Et tout le monde a déjà su s’apprécier maintes et maintes fois.
Les projets se réalisent, les passions se défont et se refont ailleurs, le phénomène d’émulation se propage à grande vitesse, la volonté est partout, l’ambition encore plus. D’ailleurs toute l’école s’est inscrite pour un projet fou, celui d’envoyer une robot-caméra téléguidée sur la lune : http://en.wikipedia.org/wiki/Google_Lunar_X_Prize
Les entrepreneurs passent et repassent, des voyages prennent jour un peu partout dans le monde, un fonds d’investissement est monté sur une technologie particulière d’évaluation des méthodes parentales. Les parents sont présents et s’amusent comme des fous pour la première fois de leur vie d’adulte.
L’écran géant est occupé en quasi permanence dans la tente centrale. Le coin repos lui est par contre quasi vide, sauf le soir pour ceux qui s’imposent une nocturne pour boucler un projet urgent.
Le coin des « best practices » pullulent de notifications, les bonnes idées sont grave déchirées ou enrichies, des intervenants de renommée viennent partager leur savoir sous toutes sortes de formes.
Dans l’école du futur tout est mouvant et flexible, les espaces se font et se défont en un coup d’œil. Et tout est beau, coloré et plein de vie. Bon, presque tout.
Confiance en soi, Equilibre de vie, Travail en groupe et intelligence collective, Vison, Responsabilité, Aimer apprendre, Vivre des passions, Alimenter l’espérance, Bonheur, Empathie, Ambition, Empowerment, Arriver au maximum de son potentiel puis le dépasser, Bienveillance, Implication, Animateurs / facilitateurs, Apprendre avec les autres mais aussi par les autres mais aussi apprendre aux autres, Co-responsabilité, Respect, …
Quand on y regarde de près, l’école traditionnelle et ses principes c’est juste un avant-gout du cadre de l’entreprise traditionnelle: A l’école on vous dit à la seconde près quoi faire, comment le faire, avec qui le faire, quand se taire (souvent), quand parler (c’est toujours un risque). Même pour aller aux toilettes il faut demander une autorisation. Et l’école structure aussi le temps en dehors de l’école : devoirs à faire et punitions à assumer.
Le lien entre école et entreprise est intense, on y retrouve la même logique, et on ne peut que le regretter, par exemple:
Le rapport de puissance entre professeur et élève se retrouve dans l’entreprise entre le manager et ses collaborateurs, évidemment ce n’est pas propice à créer une intelligence de groupe ni à créer une quelconque forme de motivation
Le sens est omni-abscent (quel est le sens en entreprise de devoir, par principe, faire toujours + de marge? Quel est le sens, à l’école, d’apprendre toujours plus?)
Dans les 2 mondes, il est infiniment plus courant de faire du burn-out que du power-fun*
La motivation viendrait paraît-il du salaire, comme elle viendrait des notes, ce que nous pouvons aisément questionner J
Etcétéra, etcétéra, les parallèles sont infinis, ce qui a d’ailleurs sa logique, car comme le dit si bien l’expression : « les chats ne font pas des chiens ». Donc l’espoir existe que « si l’on change de paradigme à l’école on puisse changer de paradigme dans le monde du travail, et peut être même à la maison avec la famille… »
AVANT
APRES
Dans l’entreprise traditionnelle, sur 10 personnes il y en a :
Le constat est terrible, mais logique, car l’école traditionnelle crée des « futurs salariés » qui sont à son image. On peut penser que c’est l’extrême opposé du spectre souhaité par une entreprise saine, mais c’est ainsi. On peut aussi penser qu’il est impossible de faire pire, ou disons que les progrès dans le « plus de la même chose » sont marginaux !!
L’entreprise ou l’entrepreneuriat réclame des talents capables de créer de la valeur. Ces talents sont responsables, ont confiance en eux, n’ont pas peur de tester, d’apprendre, de se connecter, d’échanger. Ils savent communiquer, ils savent travailler en groupe et faire travailler un groupe. Ils ont une forte compétence en matière comportemental et ont appris à faire ressortir le meilleur de leur associés, collègues ou collaborateurs. Ce sont des passionnés résilients qui iront au bout de leurs rêves et font adhérer leur entourage. Ils savent se poser les bonnes questions et s’entourer des compétences dont ils manquent, et faire un minimum d’erreurs. Ils agissent en s’adaptant en permanence à la réalité des évènements. Ils sont à la fois de fins opérationnels et de bons visionnaires. Ils aiment entreprendre et travailler est une source profonde de joie et d’accomplissement…