- Que disent les jeunes ?
- Le vécu de Tali
- Intermède
- Rachel, interview du cœur
- Voilà ce qui arrive quand un jeune quitte le système scolaire traditionnel (conférence TED)
- Intermède : Passion et talent, même racine
- Hackschooling makes me happy: Logan LaPlante, TEDx
- Intermède : Digressions d’un diner shabbatique et confiance en soi
- Intermède : The Scariest Thing In The World
- LIDIA, Cellist and the importance of learning to work without fears of mistakes
- Le vécu d’une classe préparatoire
- Je NE suis PAS une case
- Bye bye diploma, Hello life-time passport to success
- Plateforme OPEN BADGE
- Quand la science étudie l’efficacité des profs
- La magie des camps d’été
- Ecole Dynamique : projet pour Paris -2015
- « J’ai fait HEC et je m’en excuse »
- L’entreprise de demain : une entreprise apprenante
- 6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain
Category Archives: La parole aux jeunes
Que disent les jeunes ?
Open the World for me is… a step closer to changing the paths of children through a different type of education. This is done by inspiring them with topics they don’t encounter in their public schooling, bringing them closer to creative methods of learning and informal education, introducing them to confident and successful people in society that have something to share.
My life until now has been a journey with many turns, especially in the past three years after I started exploring different ways of learning and I finally took education into my own hands. I didn’t exactly follow what was stated in my curriculum, I kind of even rebelled against it, and a lot of what I learned was by putting myself in uncomfortable situations in which I had to come up with immediate solutions- by this I mean putting myself out there, making events and projects happen, and most importantly taking the risk to travel to many unknown places, talking to strangers on the street and learning to survive on my own with just words.
A strong believer that education is the basis of all society and humanity’s trajectory, my life in a sense has become about inspiring and motivating people to believe in themselves and dream big in order to make the changes in the world that we need. My goal is to empower citizens, get them out of their numb states of fake.happiness and consumerism. Wake people up.
Le vécu de Tali, année préparatoire post bac
OBJECTIF DE LA MEKHINA : Permettre à des jeunes de 17/19 ans de vivre une intéressante et enrichissante année de transition entre le collège (obtention du baccalauréat ou d’un équivalent) et soit l’université, la vie civile ou le service militaire. En résumé c’est une bonne préparation pour quitter la vie de couffin chez les parents et s’apprêter à vivre une vie pleine et entière sans perdre de temps.
PRINCIPE
Le programme dure 10 mois
Acceptation sur dossier et interview, 20% environ des dossiers sont acceptés
90% d’autochtone et 10% de jeunes venant de l’étranger
Age: entre 17 et 19 ans
Chaque groupe comporte entre 30 et 60 jeunes, la moyenne est de 50
Il existe 45 groupes répartis géographiquement dans le pays étudié
STRUCTURE DE L’ESPACE
Nous on est 51 personnes, on occupe un grand espace dans un immeuble mais on a des voisins. Nous avons à disposition 4 appartements (il y a 3 chambres par appartement, et de 3 à 5 personnes par chambre), 2 salles de réunions et une super terrasse. Nous somme en moyenne 14 par appartement. Les appartements sont mixtes mais pas les chambres, sauf accord des occupants.
INCLUSION, MISE EN PLACE DE LA VIE EN GROUPE, DECLUSION
En début de programme il y a une randonnée de 5 jours où nous sommes tous ensemble. C’est un moment de découverte des autres, d’entrée dans le cycle de 10 mois qui nous attend, de mise en place des principes de vie en groupe qui vont être nôtres.
Puis tout au long de l’année, au rythme d’une fois toutes les 3 semaines, il y a 4 personnes qui partent 2 jours pour poursuivre la « randonnée ». Les 4 personnes sont choisies afin de créer des affinités qui n’existent pas encore (donc choix de jeunes qui ne sont pas proches).
A la fin de l’année, une grande randonnée de x jours ??? permet de se dire « au revoir et à bientôt ». Comme je suis à la moitié de mon année, je ne peux pas vous raconter ce qui s’y passe vraiment, mais je sens que ca va être un moment très fort.
Durant ces 5 jours d’inclusion de début de programme, les grandes décisions sont prises, notamment :
pas d’alcool dans les appartements (c’est imposé mais on est d’accord)
pas de drogue non plus (c’est imposé mais on est d’accord)
la présence aux cours n’est pas imposée, mais nous avons collectivement décidé d’y aller et d’être présent sans exception
de garder une cuisine aux normes religieuses
les appartements étaient imposés mais pas les chambres, nous avons donc décidé des occupants de chaque chambrée
le rôle des « chefs » hebdomadaires
Par ailleurs, 4 comités ont été créés : Communauté, Voyages et séminaires, Recrutement, Maison
STRUCTURE DU TEMPS
il y a un voyage tous les jeudis
il y a un voyage de 1 à 3 jours toutes les 2 semaines incluant un temps de séminaire animé par des gens du lieu visité qui font partager problèmes et passions
1 séminaire sur les dynamiques de groupe
1 fois toutes les 2 semaines ceux qui ont des parents dans le pays rentrent chez eux (vendredi soir au dimanche matin) mais ils n’y sont pas obligés
Les jours de semaines sont organisés ainsi :
7h15-8h30 -> sport
8h30-9h30 -> office du matin
9h30-13h30 -> 3 cours de 1h30 chacun avec des profs différents, 2 pauses; les cours englobent politique, économie, philosophie, histoire, judaïsme, etc.
13h30-15h -> repas par chambrée et détente
15h-19h -> 3 fois par semaine chaque élève participe à un volontariat social (personnes agées, crèches et services sociaux, immigrés, population arabe, etc.)
19h30-21h -> diner par appartement, 7 préparent, 7 rangent
21h-23h+ -> événement en grand groupe (les 51) :
1 fois par semaine réunion comité
1 fois par semaine cours avec un psy et/ou exercice de dynamique de groupe
1 fois par semaine, prof français pour des scouts ???
1 fois par semaine 1 personne parle de lui, c’est un choix personnel et cela peut un partage de ses passions, de son parcours et d’épreuves difficiles ( mort d’un parent, ami ayant un cancer, ..)
On dort peu mais on se réveil tous à la même heure,, chacun gère l’heure à laquelle il veut se coucher.
En terme d’organisation :
Il y a tout le confort de la maison, et on lave son linge
Le responsable des repas du soir a à disposition une carte bleue pour faciliter l’approvisionnement
Il y a 40 euros par appartement par semaine alloués pour des petits plus à discrétion : nutella, jeux, etc.
On utilise une carte de débit mise à disposition
GOUVERNANCE
La présence adulte est minimale : 5 animateurs, 1 par appartement, ils viennent 5h par semaine en moyenne.
Les jeunes sont en auto-régulation totale à travers un cadre léger mais clairement défini.
Le rôle des 4 comités est le suivant (réunion 1 soir par semaine):
Comité « Communauté », la ville (yaffo) et nous : fêtes, bar, concerts, etc.
Comité « Voyages et séminaires » : découverte du pays
Comité « Recrutement » : évènements ouverts à tout le monde, émissaires envoyés dans les écoles, journées portes ouvertes
Comité « Maison » : intendance, nettoyage, repas (élaborer des menus équilibrés avec des ingrédients faciles à trouver), cours, bricolage et réparations, cuisine cacher
Chaque semaine il y a 4 personnes qui, à tour de rôle, sont « les chefs » ??? Leur rôle a été préalablement défini en grand groupe :
supervision et régulation du groupe pour que la collectivité fonctionne (on note les absences ???, office du matin, groupes de travail)
Interview
Ce n’est pas drôle ni le grand bonheur tous les jours, mais c’est pour ça que c’est intéressant. C’est dur mais c’est incroyable.
Le processus tel que je le comprends doit générer des leaders responsables (pour l’armée, pour la vie de la communauté, …)
Mon expérience diffère des autres car je ne suis pas un week end sur 2 à la maison et durant mon adolescence j’ai créé et été responsable d’un club. Bref, c’est dur à vivre un groupe de 50. On ne choisit pas avec qui on vit ou on travaille. On ne connaît rien des personnes avec qui on va vivre, et on a pas ou très peu de vie privée.
Chambre => que fille / que garçon mais certains sont en couple
Il y a plein de situations dans lesquelles on est pas à l’aise, ça pousse à faire des choses qui nous sortent de notre confort habituel et de ce que l’on connaît. Nous sommes forcés à être confronté à autre chose et ca nous aide à nous découvrir, à se découvrir soi, à GRANDIR.
Par exemple, je doit bosser avec une fille avec qui je ne m’entends pas. Elle est « overwhelming », ca part d’une bonne intention mais « trop c’est trop ». Même quand elle travaille avec des enfants, elle est trop excité pour tout. Bref, cette semaine c’est elle qui est en charge de tout le monde, qui est le chef, et donc elle nous donne des ordres !! C’est très étrange de ne pouvoir s’y soustraire. D’habitude quand on a un problème dans un groupe on a toujours la possibilité de partir, là non.
Aussi, on découvre que l’on ne peut pas s’occuper de tout le monde, et il faut faire des choix.
Je découvre qui je suis, ce que je veux, ce que je pense, où je veux aller. Bref, le système est un accélérateur de pensées et d’opinion. J’ai des amis qui passent une 1er année à l’université à faire des trucs qu’ils n’aiment pas ou à ne pas faire ce qu’ils aiment, et je trouve que c’est nul. Avoir cette année de réflexion-intense-malgré-soi J c’est plein de vies de gagnées.
On devient :
+ responsable
+mature
+indépendant plus tôt
+ à l’écoute
on a – d’égo
on pense + au groupe
Dans la vraie vie, les gens ont peu de vie sociale et sont tellement cloisonnés tout le temps ! Dire bonjour à son voisin est devenu un acte anormal.
Autre apprentissage, c’est de s’occuper de soi en se créant du temps pour soi (lire, courir, écrire, flâner .. ). Comme il y a des gens tout le temps partout, on peut ne jamais être avec soi et ca peut rendre dingue.
Intermède
Commentaires suite à l’article de Eric Verhaeghe : “Les valeurs actuellement transmises à l’école sont profondément inadaptées à la civilisation numérique”, http://www.atelier.net/trends/articles/eric-verhaeghe-valeurs-actuellement-transmises-ecole-profondement-inadaptees-civilisation-_429686?utm_source=emv&utm_medium=mail&utm_campaign=lettre_toute_zone
… vivant à l’Etranger depuis un an, mon fils est scolarisé dans une école internationale dont le projet pédagogique allie savoir sur support numérique majoritairement, transmission grâce à des enseignants qualifiés ET apprentissage en mode projet et collaboratif. Le résultat est spectaculaire sur la motivation, le gout d’apprendre, l’acquisition du savoir et l’apprentissage de la vie en groupe. Tous ces enfants sont 100 fois mieux préparés que dans le système français trop enfermé et sclérosé.
… en tant que DRH depuis plus de 15 ans dans des grands groupes internationaux, je connais la difficulté majeure à transmettre les savoirs immenses mais qui non seulement se perdent faute de savoir les transmettre, mais réduisent considérablement la performance de l’entreprise faute d’utiliser tous ces savoirs efficacement. Nous manquons sans doute d’enseignants en entreprises.
2 commentaires soumis par murielschulz (non vérifié) – le 05 juin 2014 à 05h41
Rachel, interview du coeur
Rachel passe son bac cette année et nous fait part de ses convictions pour l’école du futur des 13 à 17 ans. Un savant mélange de son expérience au sein de REUT et de ses rêves.
L’école, évidemment est pluraliste, mixte et un reflet de la société. Apprendre par ses différences, que ce soit sexe, religion, niveau social, compétences, goûts, c’est vraiment un must. Les classes comportent peu d’élèves, 25 maximum, et beaucoup de profs. Les profs s’adaptent au niveau que chaque élève doit surmonter. Un genre de cousu mains. Les enfants qui viennent sont « commited » c’est à dire engagés, ils viennent parce qu’ils ont envie. Une charte est signée, par les élèves et le corps professoral. C’est un véritable partenariat.
Il y a, 2h par semaine, un professeur spécialisé qui nous passionne sur tous les sujets psychos qui nous touchent. Ca c’est génial. Les profs sont vraiment des amis dont le seul objectif est de nous aider à réussir. Ils sont proactifs, viennent vers nous et savent dénouer tous les complexes. D’ailleurs, le truc génial dans cette école, c’est que c’est beaucoup plus facile de briller et de réussir que d’échouer. Il y a un minimum de 20% de volontariat sur des sujets choisis individuellement mais réalisés en groupe d’affinité. Parler de sujets en général tabous, comme la violence à l’école, est encouragé et facilité. Les élèves sont en charge directe de bon nombres d’activités. D’ailleurs les élèves animent certains cours, ça leur montre à quel point c’est dur d’être prof et ça amène beaucoup de respect.
Si je vais plus loin, je dirai que dans cette école j’ai le sentiment, puissant, de contrôler ce qui se passe autour de moi. Je sais que je vais apprendre comme j’ai besoin de le faire et que tout sera fait pour me faciliter l’accès à un savoir désiré. En plus on ne se bat pas pour les notes. On est pas jugé par ses notes. On apprend parce que c’est intéressant, parce qu’on est engagé sur le sujet mais encore plus sur le processus. On apprend pour grandir, pas pour avoir un examen et tout oublier très vite après. Dans cette école l’ambiance « bac » n’est pas stressante car elle n’existe pas. On passe plein d’heures à faire des choses passionnantes et utile sans rapport direct avec le bac. Par exemple: apprendre à apprendre seul, apprendre à prendre des notes, apprendre à mémoriser, à travailler seul ou en groupe, à savoir cibler ce qui est important, à savoir se concentrer, à comprendre différentes formes de logiques.
Mais aussi comment marche un compte en banque, garder de l’argent de coté , prévoir les dépenses… Dans tout ça on est + dans les méthodes, mais c’est tellement puissant de savoir comment s’y prendre. Evidemment il y aurait beaucoup de jeux, ce serait ludique, pour que ce soit agréable et facile.
Dernière chose: je dirai que c’est difficile d’apprendre en tant qu’ado avec tout ce qu’on a dans la tête. Je parle de toutes ces choses personnelles comme les parents et les copains. Il nous faut absolument du temps pour faire des choix, de voir les choses avec un minimum de recul. Dans cette école on a des cours sur la relation fille et garçon!!
Voilà ce qui arrive quand un jeune quitte le système scolaire traditionnel (conférence TED)
http://www.youtube.com/watch?v=46La-hV_PLs&feature=youtu.be TED « This Is What Happens When A Kid Leaves Traditional Education » , quelques éléments clés :
La conscience de ce que peut être « être heureux » (cf conférence JeanJacques Rassial, sur le mensonge permanent (METTRE LE LIEN EN PLACExxx)
« Making a living is not making a life … » Le message parentale : «Fais des études, tu seras heureux » n’est plus entendable
To be happy, healty, developing relationships, is not part of schools programs
The new school mindset is hackschooling (grapillage de connaissances) = happy & healthy + creativity hacker mindset + experimental classes & camps + technology & online resources. Avec cet état d’esprit, et la passion, on fait beaucoup en peu de temps
Absolument passer 1 jour par semaine dans la nature, déconnecté de la technologie à outrance
Il est important d’avoir une activité manuelle « craftwork », de faire avec ses mains
Intermède : Passion et talent, même racine
Hackschooling makes me happy: Logan LaPlante, TEDx
http://www.youtube.com/watch?v=h11u3vtcpaY
Hackschooling makes me happy: Logan LaPlante at TEDxUniversityofNevada, February 12, 2013, 11mn13, subtitles available in 4 languages
When 13 year-old Logan LaPlante grows up, he wants to be happy and healthy. He discusses how hacking his education is helping him achieve this goal.
Hacking Education : Just about Make thing Better
Intermède : Digressions d’un diner shabbatique et confiance en soi
Donc hier le sujet qui a été “plaie-biscité” c’était la cohérence entre nos idées de vie et notre vie, notre vie et nos valeurs, et par ricochets : définition du bonheur, du long terme, des objectifs de vie, de la différence entre valeurs et choix de vie, valeurs profondes et injonctions parentales. Quelques heures passées avec bonheur à refaire le monde. Une des conclusions de tout ce débat-raffut a été de noter la prépondérance sidérante au sein de la discussion de ce que l’on appelle la confiance en soi. Sans cette capacité à assumer ses choix on se retrouve piégé dans les choix de nos parents ou à faire exactement le contraire de ce qu’ils voulaient. Mais la contre-reaction (l’opposition par principe) n’est pas plus un choix, donc ca revient au même, tu me suis ?
Digressions d’un diner shabbatique et confiance en soi
C’est bizarre de voir à quel point les gens bien éduqués et bien pensant produisent des enfants soit trop soumis soit trop rebelles. Ca pose vraiment plein de questions. Bibliquement parlant il y a le précédant entre Abraham et Isaac. Il y a surtout la longue liste de rois bons qui engendrent des fils horribles (selon les critères bibliques, notamment le gout à l’idolâtrie), et plus surprenant comment ces horribles fils, devenus rois, engendrent des fils qui savent retrouver le droit chemin (notamment celui du Dieu unique). C’est comme si la sagesse ne pouvait qu’engendrer la bêtise et vice-versa. Il y a aussi ce dicton qui énonce que sur 3 générations, la 1er construit, la 2ème gère, et la 3ème dilapide.
C’est comme si chacun avait besoin de découvrir et d’inventer son monde. Un des problèmes c’est que la plupart des parents bien pensant sont partis d’une génération qui n’avait RIEN (et obligé de tout construire, franc après franc, on jouait avec des billes et des bouts de bâtons et une marelle), et ils veulent appliquer leur expérience à une génération qui démarre avec TOUT (en kilo euros, ils jouent au poker en ligne et sont abreuvés de techno). Et ca ne marche pas du tout.
La transmission de la confiance en soi est un art particulièrement difficile.