Category Archives: Cogitations sur l’apprentissage

Ecole 42, Xavier NIEL

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L’école de Xavier NIEL a pour ambition de développer des talents, voire des génies. Tous les codes de l’école traditionnelle sont cassés pour éviter « d’avoir des élèves et des professeurs qui s’ennuient ». Et puis « on peut ne pas avoir le bac et être le développeur le plus brillant de sa génération ».  Le recrutement des élèves se fait sous un format de piscine « en temps réel » de 4 semaines. Les capacités d’apprentissage, de communication et de travail en équipe sont mis à rude épreuve. Les cycles d’exercices sont graduellement plus intenses et se déroulent sur 48h. Il y a des micro-ondes, des douches, une salle pour dormir, les horaires sont complètements libres, le bruissement est constant, et tout le monde peut réussir. Et il n’y a pas de professeurs !

 

http://venturebeat.com/2014/06/13/this-french-tech-school-has-no-teachers-no-books-no-tuition-and-it-could-change-everything/Picture4

This French tech school has no teachers, no books, no tuition …

Interview of Xavier Niel, Ecole 42, article from VB news, Dylan Tweney, june 13 2014

  • Business model : allow students to become rich and then “they” will sustain the school !
  • No prerequisite for applicants other than age
  • Pedagogy: increasingly harder projects needing a good dose of collaborative intelligence, and pass/fail tests
  • Result: coders who are incredibly self-motivated, well-rounded willing to work hard

Je ne suis jamais allé à l’école

http://m.youtube.com/watch?v=x24qJGFR0Y8&feature=youtu.be documentaire en français de 22:20 mn

André Stern – Je ne suis jamais allé à l’école

Mots clés : Ce qui m’est arrivé est banal (= est ce qui serait arrivé à tout enfant mis dans les mêmes conditions). Le jeu est ce qu’il y a de plus génial pour apprendre. Je suis un enfant qu’on a laissé jouer 42 ans. Or le jeu n’est pas superficiel c’est ce qu’il y a de plus sérieux. Découverte majeur de la neurobiologie : le cerveau se développe là où nous l’utilisons avec enthousiasme. Et c’est une ressource infinie. Le problème de la « structure » est de couper cet enthousiasme.

Screen Shot 2015-01-31 at 9.08.20 PMJe suis resté pendant 42 ans avec cet état d’enthousiasme natif avec lequel les enfants viennent au monde…

http://www.education-authentique.org/uploads/PDF-DOC/SJE_Jamais_all%C3%A9_l%C3%A9coleB_Stern_Andr%C3%A9.pdf

… Et je ne suis jamais allé à l’école, Histoire d’une Screen Shot 2015-01-31 at 9.27.01 PMenfance heureuseAndré Stern, éd. Actes Sud, 2011, 163 p.

Stella BARUK, Le gout des maths, une affaire de langue

Stella BARUK, Le gout des maths, une affaire de langue

Article du 13 septembre 2008, Le Monde 2, Pascale Krémer, photos Vincent Leloup

français, 8 pages

Stella aura consacre toute son énergie, heureusement inépuisable, à lutter contre l’échec scolaire. Vie qui débute en Iran à la fin des années 1930, dans une famille juive. Elève prodige qui devore des bibliothèques entières, excelle en musique,.. Après l’Iran, elle vit en Syrie, puis au Liban où, durant 3 ans, elle fréquente le Centre d’études mathématiques de Beyrouth. A la fin des années 1950, elle choisit la France, …

Extraits choisis :

L’echec en maths n’est pas l’échec des enfants, ni même des professeurs, mais celui d’un système d’enseignement qui prouve, depuis au moins trois décennies, son inaptitude à transmettre un savoir. “Cessons de dire que les élèves sont en difficulté, examinons plutôt ce qui les a mis en difficulté !” Il s’agit de “réparer”, contrecarrer la pseudo-fatalité de l’échec… Comment ne pas produire d’élèves en difficulté ? Pourquoi tant d’enfants dont l’intelligence fonctionne partout sauf en math ?

“Je lui ai envoyé une dizaine d’élèves bousillés mathématiquement, raconte le romancier Daniel Penac. Je n’en ai pas vu un qui ne soit revenu métamorphosé, remis sur pieds.” Des enfants enthousiastes qui, à chaque question, trépignent sur leur chaise en levant le doigt. Et une classe homogène dans la réussite.

Avant, on ne pouvait pas empêcher les écarts de se creuser entre les élèves. Ils vivent cette matière comme exclusivement destinée à l’évaluation scolaire, à la sélection. Elle exerce sur eux une pression énorme. Dramatique, quand les maths sont intrinsèquement confondues avec l’exercice de l’intelligence. Si on ne réussit pas, c’est qu’on est bête! Adultes, ils en gardent une blessure.

Ce constat peu réjouissant posé, Stella Barak propose une autre pratique d’enseignement au cœur de laquelle est placée la question du sens. L’erreur, pour elle, n’a rien d’infamant. Elle vaut question implicite. Témoigne du fait que l’enfant a compris autre chose que ce qu’on voulait lui faire comprendre. Il faut d’urgence en trouver la raison. Analysée, dépassée, l’erreur fait donc partie du processus d’appropriation du savoir.

Si on évaluait les enfants qui apprennent à parler, ils seraient tous bègues! Depuis Jules Ferry, l’école se trompe sur la façon de l’enseigner.

L’Age du capitaine, le fameux livre de Mme Barak, avait attiré l’attention sur les absurdités d’un enseignement des mathématiques, réduit à des opérations sur des nombres traités sans conscience des enjeux intellectuels qu’ils mobilisaient. Et plus intéressant encore, les élèves y sont devenus exigeants en compréhension, ils posent des questions dans les autres disciplines. Lorsqu’un enfant ne comprend pas, c’est que quelque chose n’a pas été intelligible au niveau de l’apprentissage, idée qui n’est pas partagée par la majorité des enseignants, convaincus que l’échec scolaire vient des handicaps socioculturels.

La mémoire ne doit être là que pour retenir des résultats qu’on a appris à trouver par divers moyens. Un automatisme ne le devient qu’après avoir pris du sens. J’affirme que tous les enfants sont capables de faire des maths jusqu’au bac.

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Intermède : L’Identité malheureuse, Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut, L’identité malheureuse, Stock oct 2013,

Page 192: Les Grecs plaçaient sous le nom d’aidos la restriction de l’estime de soi-même au fondement de ce que nous appelons aujourd’hui le vivre-ensemble. L’aidos, c’est la réserve, la modestie, la pudeur qui naissent en nous, de l’intériorisation du regard des autres. A l’enfant encore alogique, l’aidos permet de recevoir l’empreinte de la transmission et d’accéder ainsi au logos. L’enfant qui a le sens de la pudeur n’est pas seulement l’esclave de ses convoitises et de ses peurs, il se situe dans l’orbe de la société des hommes, il est soucieux de l’image visible qu’il donne de lui-même et c’est pourquoi il écoute ce qu’on lui dit.

Page 193-194 : Qu’est-ce qu’un classique ? C’est un livre dont l’aura est antérieure à la lecture. Nous n’avons pas peur qu’il nous déçoive mais que nous le décevions en  n’étant pas à la hauteur. Nous admirons avant de comprendre et, si nous comprenons, c’est parce que l’admiration a tenu bon et forcé tous les obstacles. L’a priori, en l’occurrence, n’est pas un préjugé, c’est une condition de l’intelligence. Ainsi s’opère la transmission de la culture … Cette crainte à laquelle les Temps modernes avaient su faire une place est aujourd’hui caduque. Et l’éducation, pour la première fois de son histoire, ne peut plus compter sur l’aidos.

Page 194 : Aymeric Patricot, Autoportrait du professeur en territoire difficile : « Trente enfants qui ne craignent pas l’autorité parce qu’ils ne savent tout simplement pas ce que c’est. Trente enfants dont le plus grand plaisir est la provocation, l’agressivité, le chahut. …

Page 180-181 : La démocratie, en effet, c’est-à-dire le droit de tous à la parole, produit du conformisme.  …  Dans les temps démocratiques, toutes les autorités deviennent suspectes, sauf l’autorité de l’opinion. …  Affranchi de la tradition et de la transcendance, l’homme démocratique pense comme tout le monde en croyant penser par lui-même. Il ne se contente pas d’adhérer au jugement du public, il l’épouse jusqu’à ne plus pouvoir le discerner du sien propre. Il ne sacrifie pas la sincérité à l’idéologie dominante, il est tout à la fois sincère et docile, individualiste et suiviste, authentique et opportuniste, grondeur et grégaire.

Dovrat Commission

http://en.wikipedia.org/wiki/Shlomo_Dovrat

The government-appointed Dovrat Commission, led by Dovrat, concluded in 2004, that the key to improving Israeli education is not more money but better-quality teaching. The recommendations included a reform giving school principals the right to fire bad teachers and reward good ones with higher pay. These moves have been blocked by Israel’s teachers’ unions, which have paralyzed schools with a series of long strikes, mostly blocking the proposed reforms.

San Francisco Schools Transformed by the Power Of Meditation

http://www.nbcnews.com/nightly-news/san-francisco-schools-transformed-power-meditation-n276301 NBC NEWS, news 3:11 english –text by Cynthia McFadden, Tim Sandler and Elisha Fieldstadt

Silence isn’t something people usually associate with middle school, but twice a day the halls of Visitacion Valley School in San Francisco fall quiet as the sixth, seventh and eighth grade students meditate for fifteen minutes. And school administrators tell NBC News that the violence outside of the school, which is situated in one of San Francisco’s poorest neighborhoods, was spilling into the school and affecting the students’ demeanor.

”The kids see guns on a daily basis,” the school’s athletic director, Barry O’Driscoll said, adding, “there would be fights here three-to-five times a week.” With a typical schools days filled with mayhem, O’Driscoll was skeptical when the San Francisco Public School District partnered with the Center for Wellness and Achievement in Education to introduce a meditation program, called “Quiet Time,” to four of its schools, including Visitacion Valley.

“I thought this is hippy stuff that didn’t work in the ’70s, so how’s it gonna work now,” O’Driscoll said. But he changed his tune, when over a four-year period, suspensions decreased by 79 percent and attendance and academic performance noticeably increased. Blocks away at Burton High School, which was once dubbed “Fight School,” the results have been similar.

Principal Bill Kappenhagen was skeptical at first, as well, and had to wrangle with the problem of when in the school day to grab a half hour for quiet reflection.

“I was like, ‘There’s no way I’m going to steal time from English instruction or math instruction in order to do that,” said Kappenhagen. Instead, he decided to extend the school day by 30 minutes for meditation time, which resulted in better academic performance and a 75 percent decrease in suspensions. And students say they’re more conscious of their actions, calmer and less angry.

While Kappenhagen recognizes that “there is no magic wand in education, just like in life,” meditation has been found to increase focus and stimulate a sense of calm, not just during the quiet time, but also for the rest of the day, according to the Mayo Clinic.

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Kappenhagen says he know’s he can’t change the environment the students live in when they’re not at school, but he’s glad he’s discovered a way to “help our students find ways to deal with violence and the trauma and the stress of everyday life.”  For more information, contact www.cwae.org

 

On achève bien les écoliers, PETER GUMBLE

Peter Gumbel est journaliste anglophone basé à Paris depuis 2002, et auteur de French Vertigo (Grasset 2006). Il écrit en 2006, fort de son expérience de 13parent en France, « On achève bien les écoliers » système au combien élitiste.

http://www.petergumbel.fr/fr/le-livre « Depuis mon arrivée à Paris en 2002, je suis fasciné par le débat national concernant les travers du système éducatif français. En tant que journaliste anglophone écrivant pour la presse américaine, mon intérêt pour cette 14question est professionnel, mais aussi personnel : mes deux filles sont scolarisées en France et j’enseigne à Sciences Po, Paris. »

  • 71 % des élèves en France sont régulièrement « sujets à de l’irritabilité ».
  • 63 % souffrent de nervosité.
  • Un sur quatre a mal au ventre ou à la tête une fois par semaine.
  • 40 % se plaignent d’insomnies fréquentes.

Pourquoi la France est-elle le seul pays au monde à décourager ses enfants au nom de ce qu’ils ne sont pas, plutôt qu’à les encourager en vertu de ce qu’ils sont ?

J’ai écrit cet essai parce que je suis convaincu que la France passe à côté d’un élément clef pour comprendre ce qui pêche dans son système scolaire. Un élément qui saute aux yeux de tout étranger qui y est confronté: la dictature de la salle de classe. Cette culture peut être résumée en trois mots : « t’es nul ».

 

 

Haggai BORKOW, Education beyond your dreams, 2007

Well, I attached for you a link to Haggai Borkow’s book and to his facebook profile. Feel free to write him and tell him I gave you his name.

http://books.google.co.il/books/about/Our_School.html?id=J0qsAQAACAAJ&redir_esc=y

https://www.facebook.com/haggai.borkow?fref=ts

Haggai Borkow, founder of the international software company Channel Storm, co-established the Harvard-MIT-affiliated NIR School of the Heart where Palestinians, Israelis, Jordanians, and Egyptians study together, of which he is Academic Director. In 2004, he founded Our School, which strives to revolutionize education, and he is setting up the first pre-school and school.

This book sets out to bridge through education the gaps between the subjective and the objective, and between the personal, social, political and cultural. It presents a vision for a school of the people and for the people, a school that facilitates empowering its students so they can improve their world. Our School is an analysis of education’s broken promises and an audacious attempt to make it possible for learners and teachers to ‘coexist peacefully’ like Bush’s ‘human being and fish’ – and through education, no less! It offers answers to unasked questions, and hands-on tips on how to live, love and laugh. Founder of the international software company Channel Storm, Dr Haggai Borkow co-established the Harvard-MIT-affiliated NIR School of the Heart where Palestinians, Israelis, Jordanians and Egyptians study together, of which he is Academic Director. In 2004 he founded OUR School which strives to revolutionize education and is setting up the first pre-school and school. This book is for education policy makers and managers. But it is also for parents and teachers who believe that education should be about empowering children. Our School shows how this can be done.

Ces enfants empêchés de penser, SERGE BOIMARE, 2008

Site Amazon.fr : ” Les difficultés d’apprentissage des 15 % d’élèves qui n’arrivent pas à accéder à la maîtrise des savoirs fondamentaux relèvent d’une logique que nous refusons de prendre en compte, celle de la peur d’apprendre et de sa conséquence majeure : l’empêchement de penser. Ces enfants intelligents inventent en effet des moyens pour figer leurs processus de pensée. Cette stratégie leur permet d’échapper aux inquiétudes et aux frustrations que provoque chez eux l’apprentissage.8

Pourquoi la pédagogie ne se sert-elle pas davantage de la culture et du langage, les deux outils les plus efficaces qu’elle porte déjà en elle, pour répondre à ce défi de l’empêchement de penser ? Le nourrissage culturel intensif et l’entraînement quotidien à débattre permettent de lutter efficacement contre l’échec scolaire, tout en stimulant l’intérêt et la participation des meilleurs élèves. N’ayons plus peur de la classe hétérogène. C’est sur elle que repose l’espoir de remonter le niveau de notre école. »  http://www.amazon.fr/enfants-emp%C3%AAch%C3%A9s-penser-Serge-Boimare/dp/2100521659#reader_2100521659