Le jour où j’ai arrêté d’utiliser powerpoint (™Microsoft)

LE TOPO Je suis obnubilé par le fait de ne pas mettre les gens dans des cadres. C’est plus difficile à faire qu’à dire car notre éducation nous a formaté pour ne pas déborder ni de la ligne ni du cadre. Avec l’expérience les choses se sont un peu arrangées.

De la même manière je n’aime pas trop faire rentrer les mêmes gens dans un cadre, surtout si c’est le mien.

J’adore enseigner, je dirai plutôt transmettre. Et la norme dans mon milieu, pour ne pas dire cadre de référence, c’est un bon powerpoint tout en couleur, avec de préférence quelques mots décorés de courbes et d’images.

Enseigner est donc un paradoxe : faire sortir les gens des cadres en les invitant à y entrer. D’où un malaise.

LE CHANGEMENT

Et puis à force de parler et d’écrire sur les méthodes pédagogiques, et après 24 ans (*) de slides powerpoint ultra raffinés,comme un bon  fromage, un jour ça m’a pris, j’ai tout mis à la poubelle numérique.

LA STRUCTURE DU NOUVEAU COURS

Rien ne remplace le contact. Pour mes derniers cours j’ai donc commencé par faire détruire la salle (retirer les tables). C’était sympa de commencer par un peu de gym rythmique au scenario imprévu . Puis on a fait un grand cercle où on était tous à la même hauteur. Rappel des règles de bienveillance, puis inclusion où chacun peut prendre la parole et se sentir exister. La vue des autres sur sa parole est très puissante.

Le cours en lui même démarre par un exercice de mise en situation. L’idée est de partir d’un vécu réel de chaque participant et de co-construire avec eux toutes les étapes suivantes. Ca marche à merveille. Chacun est à tout moment acteur et révélateur. Les questions fusent, le cours se construit selon une trame qui reflète les énergies du moment. C’est fun et on ne sent pas le temps passer.

Chaque épisode du cours se construit avec les matériaux suivants:

  • une réflexion individuelle
  • un partage en petit groupe
  • un exercice de mise en situation (de nombreux formats sont possibles)
  • un debrief en grand groupe
  • des questions
  • des apports techniques
  • un debrief sur le process (pas sur le contenu)

Il s’agit donc bien pour chaque épisode du cours de faire ressentir aux participants, ou leur faire vivre si possible, la matière. C’est en partant de leurs tripes et non d’une slide abstraite que la participation devient naturelle, vivante et plaisante. C’est aussi le moyen le plus simple d’apprendre vite et rapidement.

LE RESULTAT La mise en tension de la salle est clé. Il s’agit à tout moment pour l’animateur (pas le professeur) de trouver le bon équilibre entre structure du cours et sortie des cadres de référence. La salle doit être en état d’écoute et d’actions permanente et maximale. L’énergie doit circuler et ça doit se sentir. Les participants (pas les étudiants) deviennent responsable de tout ce qui se passe, et ils l’acceptent, jouent le jeu et même en redemandent. Le plaisir doit être partout et pour tous.

(*) source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Microsoft_PowerPoint


Pour la petite histoire, “Microsoft Office PowerPoint a été développé à l’origine par Robert Gaskins et le programmeur Dennis Austins sous le nom de Presenter pour la société Forethought. Forethought sortit PowerPoint 1.0 en avril 1987 pour le Macintosh d’Apple. Il s’exécutait en noir et blanc, générant des pages mêlant textes et graphiques pour une utilisation sur rétroprojecteur. Une nouvelle version tout en couleur arriva un an plus tard, après la sortie commerciale du premier Macintosh couleurs. Microsoft Corporation racheta Forethought et ses produits logiciels PowerPoint pour la somme de 14M$ le 31 juillet 1987. C’est en 1990 que sort la première version compatible Windows, développée pour Windows 3.0. Depuis 1990, PowerPoint est inclus dans la suite d’applications Microsoft Office