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L’entreprise de demain : une entreprise apprenante

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http://blog.itwapp.io/fr/entreprise-de-demain-entreprise-apprenante/?utm_source=Friends+InterviewApp+Team&utm_campaign=e273b53c7f-weekly_digest_fr&utm_medium=email&utm_term=0_24a1e66c11-e273b53c7f-276063881 InterviewApp Blog, Emmanuelle DUEZ, video de 15mn31 en français, Positive Economy Forum, Le Havre 2015

Emmanuelle Duez, entre autres cofondatrice de The Boson Project, livre à l’occasion de la conférence une vision des générations Y et Z et de leur impact sur l’entreprise de demain, extraits :

LA GÉNÉRATION Y : UNE GÉNÉRATION D’ENTREPRENEURS DE LEUR VIE PROFESSIONNELLE

Qui est-elle ? Symptômatique d’un monde qui change, la génération Y est la génération “première fois” :

  • Première génération “mondiale” qui se trouve plus de similitudes avec la jeunesse de l’étranger qu’avec ses compatriotes d’autres générations.
  • Première prochaine génération dominante sur le marché du travail  : 50% de la population mondiale a moins de 30 ans. Les comportements de cette génération deviendront donc bientôt la norme sur le marché du travail.
  • Première génération numérique : elle s’est approprié les valeurs du digital que sont la transparence, la transversalité, d’interconnexion, d’ouverture ou encore d’agilité.
  • Première génération postmoderne : les grands modèles économiques, sociaux, etc…s’essouflent et devront bientôt être réinventés. C’est la mission de la génération Y d’inventer ces nouveaux modèles.
  • Première génération omnisciente : elle a le savoir à portée de clic, ce qui change le rapport à l’autorité, au statutaire, à la hiérarchie et à l’entreprise.

Tout ceci fait de la génération Y une génération puissante qui peut bouleverser un système, tel que l’entreprise, notamment via les outils numériques qu’elle maîtrise.

Le rapport de la génération Y à l’entreprise : La génération Y, une fois en entreprise, est confrontée à des modèles managériaux qu’elle ne reconnaît pas. Ce qui explique, pour partie, des taux de turnover en hausse malgré un contexte économique compliqué. Car la génération Y privilégie le “pourquoi” au “comment”, l’accomplissement de soi à la réussite…

L’entreprise n’étant plus en mesure de proposer à l’individu de la génération Y la même chose qu’à ses parents (sécurité de l’emploi en premier lieu), le “Y” cherche donc à construire son avenir professionnel différemment : il devient entrepreneur de sa vie professionnelle. Ce qui signifie qu’il va multiplier les expériences professionnelles qui seront de son point de vue épanouissantes et donner ainsi du sens, selon des critères qui lui sont propres, à son parcours.

LA GÉNÉRATION Z : UNE GÉNÉRATION D’ENTREPRENEURS DE LEUR FORMATION

3 000 jeunes de moins de 20 ans ont été interrogés sur leur vision de l’entreprise. Trois termes ressortent pour la qualifier : “dure”, “cruelle” et “jungle”. Cette perception du monde de l’entreprise est héritée directement de l’observation de la relation qu’ont entretenue leurs parents avec le travail, à savoir une relation sacrificielle (pour généraliser : des actifs qui vivent dans l’attente des RTT, des week-ends, des vacances…puis de la retraite !).

La génération Z refuse donc en bloc ce modèle d’entreprise. Le “Z” souhaite d’ailleurs majoritairement être son propre patron. Sa conception du monde de l’entreprise est désormais la suivante : ce n’est pas l’entreprise qui va lui faire l’honneur de lui donner un travail. C’est plutôt lui qui va faire l’honneur à une ou plusieurs entreprises de mettre son talent et compétences à leur disposition.

Cette tendance forte se traduit dès à présent en chiffres : aux Etats-Unis, il y a désormais plus de freelances que de CDI.

Le rapport de la génération Z à la formation : La plupart des emplois que la génération Z sera amenée à occuper d’ici les prochaines années n’existent pas encore. La génération Z se demande donc légitimement quel est l’intérêt de se sur-diplômer pour des emplois qui n’ont pas encore vu le jour. D’où une certaine remise en cause de la place sacrée de l’école et du diplôme au profit d’une approche plus entrepreneuriale de la formation.

A la question “De qui apprendrez-vous”, la génération Z répond “De moi” en premier lieu puis “De l’entreprise” dans un second temps.

La conclusion de cette analyse est que l’entreprise qui sera la plus à même d’attirer et de retenir les meilleurs jeunes talents de cette nouvelle génération sera une entreprise apprenante voire diplômante.

L’entreprise apprenante doit permettre à ses “membres de développer leurs compétences dans la situation de travail, d’enrichir leurs savoirs professionnels et d’acquérir une qualification reconnue au sein de l’organisation comme sur le marché du travail”, d’après François Beaujolin, auteur de l’ouvrage Vers une organisation apprenante. C’est donc d’une entreprise-école que nous parlons ! L’entreprise doit donc faire sa mue.

Mais avant de retenir les talents, il faut déjà savoir les attirer. Et cela doit commencer par le processus de recrutement en montrant aux potentielles recrues que l’humain est au centre de l’organisation et qu’on s’intéresse non pas à leurs acquis mais à tout le potentiel qu’elles représentent et qui pourra s’épanouir au sein de l’organisation apprenante. Et cela commence par faire le choix de donner la parole le plus tôt possible au candidat afin d’étendre la sélection au-delà du simple CV statique.

Pour cela, il vous faut vous munir d’outils adaptés. L’entretien vidéo différé en est un exemple : il vous permet de donner l’opportunité à vos candidats de faire la preuve de leur savoir-être, de leur savoir-communiquer et de leur motivation dès l’acte de candidature, par un système asynchrone (vous n’avez pas besoin de vous trouver de l’autre côté de l’écran pour que l’entretien ait lieu).

Par le déploiement des outils adaptés dès le processus de recrutement, vous enverrez des signaux positifs à vos candidats qui percevront déjà la capacité d’apprentissage de votre organisation ainsi que sa volonté d’aller de l’avant et d’appliquer à elle-même les principes qu’elle est censée prôner.

6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain

https://medium.com/ticket-for-change/6-raisons-qui-prouvent-que-l-%C3%A9cole-d-aujourd-hui-ne-nous-pr%C3%A9pare-pas-%C3%A0-la-soci%C3%A9t%C3%A9-de-demain-84dceec63316#.yr1tsn712 Théo Delahaye, texte de 4 pages comportant quelques liens, une belle synthèse de tout ce qui doit changer. (extraits)

Je m’appelle Théo, j’ai 19 ans, et si j’ai décidé d’écrire un article sur l’école française ce n’est pas juste pour la critiquer. Toute ma scolarité, j’ai eu du mal à m’intégrer au système. Au fond de la classe je refaisais le monde en regardant la fenêtre plutôt que le professeur. Mais aujourd’hui cela m’a permis d’avoir du recul sur l’école et sa pédagogie. Ça peut paraître contradictoire mais, en tant qu’ancien élève du fond de la classe, j’ai envie de la réinventer notre école.

Theo Screen Shot 2016-03-27 at 10.54.19 AMNotre monde change mais pas notre système éducatif. Voilà 6 raisons de l’améliorer :

  1. L’école tue la créativité : Un professeur n’est pas préparé à être surpris, il veut que les réponses des exercices et des examens soient conformes à ce que dit le livre ou à ce qu’il a expliqué en cours…
  2. Les erreurs ne sont pas acceptées : Pourtant, l’erreur est formatrice si elle est analysée et accompagnée. L’échec d’un projet nous oblige à nous remettre en question et à déterminer ce qui n’a pas fonctionné pour faire mieux. « Le succès, c’est se promener d’échecs en échecs tout en restant motivé. (Winston Churchill) »
  3. L’individualisme prime sur le collectif : Être le meilleur parmi les meilleurs à l’école. Voilà ce que l’on nous apprend. Vous trouvez ça excessif ? Pourtant, les notes des élèves sont plus importante que les élèves eux mêmes…
  4. Les enjeux de demain sont partiellement abordés
  5. Le système scolaire limite la capacité à s’adapter : D’ici 5 ans, 50% des compétences actuelles des salariés ne seront plus indispensables dans les entreprises. Ce qui ne veut pas dire que 50% des salariés n’auront plus de travail mais qu’ils vont devoir s’adapter. Et s’adapter c’est réussir à apprendre autrement et à s’abstraire des schémas classiques…
  6. La connaissance est encore hiérarchique : L’important n’est donc plus ce que l’on sait, mais ce que l’on sait faire, avec ce que l’on sait…