L’ECOLE ALSACIENNE

L’Ecole Alsacienne est réputée à la fois par son enseignement avant-gardiste et humaniste et l’hyper sélection à l’entrée.

Extrait : L’Ecole Alsacienne, laboratoire des méthodes pédagogistes, Jérémy Collado, http://www.journalisme.sciences-po.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=967&Itemid=131&lang=english

L’école crée en 1870 par des universitaires protestants forcés de fuir l’Alsace annexée, après la défaite de Sedan, est avant tout un extraordinaire projet pédagogique. Au départ, une école privée et républicaine, laïque alors que l’école publique ne l’était pas encore, et ce souci d’humanisme, de tolérance, de maîtrise de soi. La responsabilité, le sens de l’effort et l’honnêteté morale prenaient une place essentielle. Une éducation à la droiture, en somme.

L’établissement est une construction qui vise à l’équilibre entre la liberté et la responsabilité, entre l’autorité du maître et l’épanouissement personnel des enfants. Entre la confiance en l’élève et son encadrement par des règles strictes.

16h. La fin des cours approche. Le moment le plus extraordinaire de la journée: le «Quoi de neuf?». Un temps de parole de 30 minutes où chacun peut s’exprimer librement, sans contraintes. Une seule règle: le respect d’autrui. Le mot de tolérance prend tout son sens dans cet exercice. Couper la parole à celui qui parle, c’est dépasser la règle et subir la sanction de la maîtresse. Un enfant est chargé de diriger la séance. Armée d’un triangle qui rythme les prises de parole, elle scande : « Je donne la parole à Lucas. Ding». L’un raconte son week-end, l’autre propose un jeu à la classe, la dernière montre le dessin qu’elle a fait. «Parfois, il sort des choses intimes. Un enfant expliquait à la classe que ses parents allaient divorcer», explique la maîtresse. L’important, c’est qu’ils sachent prendre la parole en public et prennent plaisir à le faire. Qu’ils soient à l’aise à l’oral. Si tout est fait pour qu’ils construisent leur éducation, cela ne veut pas dire qu’ils rédigent les programmes. Mais ils sont sans cesse mis en avant, leur créativité est récompensée, leur parole est importante. Ils ont le premier rôle, mais doivent apprendre ce qu’on leur inculque.