Jeremy,  Les humains ne sont pas plus doués que des insectes

INTERVIEW juin 2015, Jeremy De France, Bucarest et Tel Aviv par Skype

Les humains ne sont pas plus doués que des insectes qui se reproduisent. Même les fourmis montrent plus d’intelligence réseau !

1/ VERS UNE ECONOMIE SANS TRAVAIL

Le monde moderne s’est construit sur le travail et l’argent. Aujourd’hui plus que jamais l’image du bonheur passe par un travail en ville et gagner sa vie. Toutefois, l’homme a petit à petit dénaturé l’argent. D’un moyen de troc, il en a fait une idole “pouvoir” toute puissante. L’homme s’est rendu esclave. C’est  “l’éternel” retour du veau d’or avec des tonnes d’antidépresseurs, de cours de yoga et de stages de méditation, quand vient la réalisation que le mode de vie attaché à l’idole “pouvoir” mène à tout sauf au bonheur.

Or, demain, les gens seront attachés à autre chose que le travail et l’argent car la technologie nous pousse inéluctablement vers une économie sans travail “alimentaire”. La technologie elle nous conduit vers une autre civilisation. Aujourd’hui déjà le bonheur appartient aux travailleurs indépendants qui facturent correctement en gérant sainement leur vie.

2/ VERS UNE DISPARITION DE L’ECOLE TRADITIONNELLE

L’école n’a pas été créée pour apprendre à être heureux. Il y a quelques siècles, il s’agissait pour les grandes familles d’assurer la lignée, de faire naître et grandir une marmaille emprunte de noblesse. Les précepteurs assuraient alors la période de gestation. L’école “pour tous” a tout changé. Elle a cassé la vie tribale, enluminé la ville, changé la nature du travail et surtout fait baisser le niveau moyen. De la reproduction des élites, on est passé à la production à grande échelle de moutons adeptes de la pensée commune. L’école est devenue une garderie pour ne pas dire une étable.

Mais avec le changement de l’économie, celle du “sans travail”, l’école qui doit conduire tout droit à un job de mouton, est morte. Et cette école va ainsi petit à petit perdre son statut “d’éducateur monarchique, au pouvoir central et absolue”. L’éducation ne sera plus l’apanage de l’école, l’éducation sera une réalité de tous les instants et lieux de vie.

3/ L’INCAPACITE DES HUMAINS A CHANGER VA PROVOQUER DE GRAVES TENSIONS

Mais attention, le moment de rupture par rapport à l’école traditionnelle n’est pas arrivé. Le modèle de l’école est ancré dans l’ADN des gens. C’est un ordre moral qui se transmet de jeunes à vieux dans une profonde amnésie. Tous ces jeunes qui jurent que quand ils seront grands ils ne feront jamais comme leurs parents et qui plus tard font exactement la même chose en bien pire.

C’est bizarre mais c’est comme ca, la vie nous conduit à oublier nos convictions de jeunes révolutionnaires pour nous faire rejoindre les rangs de conservateurs. La génération 68 en est un bel exemple. Ainsi école et économie vont vers de nouveaux paradigmes mais chacun à sa vitesse. Cela promet des tensions infinies, tensions qui apparaissent déjà dans la majorité des bouches qui disent que l’école est dépassée.

4/ OPTIMISTE OU PESSIMISTE ?

Le changement est toujours difficile à anticiper. Les conséquences des changement de l’économie et de l’école impliquent tant de paramètres que le monde à venir est d’un flou très artistique. Personne ne peux prédire ce que sera le futur, même très proche. Est ce que les jeux électroniques et le web sont en train de tuer nos enfants ou sont au contraire une immense palette à passionner et épanouir   ? Personne ne sait vraiment. Ils n’y a bien évidemment que les vieux cons pour jurer que “c’était mieux avant”. Alors gardons notre optimisme.

5/ VERS UNE ERE MESSIANIQUE ?

Une proposition que l’on peut émettre c’est que notre civilisation arrive à une forme de plénitude. La langue de demain sera commune et sera la “smart langue” celle de nos androïdes. On produira moins de mots, plus de sons gutturaux, de photos, de musiques, d’images, d’arts. Les maitres mots seront  “connexion, bon sens et spiritualité. On aura toute notre vie pour développer nos capacités d’amour, nos dons artistiques et rendre le monde meilleur. Le début de l’ère messianique ?